Les fictions audio en podcast

Depuis pas mal de temps, je suis assez accro aux podcasts. Ça fait bien 4 ou 5 ans que j’en écoute beaucoup, et avec le temps j’ai complètement remplacé la radio par des podcasts. Ces derniers temps, j’ai écouté plusieurs fictions audio qui m’ont beaucoup marquées, et en particulier des fictions latino-américaines. J’ai constaté qu’elles étaient vraiment très différentes des fictions françaises, et je voulais en dire deux mots ici.

Les fictions audio françaises que je recommande :

Dans les dernières fictions audio que j’ai écouté et qui m’ont vraiment plu, il y a : La dernière nuit d’Anne Bonny, Zone 51, ou encore Bisou, à demain. Toutes dans un style très différent.

La dernière nuit d’Anne Bonny raconte l’histoire de cette femme pirate, et c’est un monument du podcast. C’est à la fois poétique, historique, humoristique. C’est une aventure de pirate qui fait vraiment rêver, à l’âge d’or de la piraterie en plein 18e siècle dans les Caraïbes. Il y a une partie historique, et une partie imaginée, et de temps en temps, une historienne et un historien interviennent pour donner leur avis. Ces deux personnages ne sont pas toujours d’accord, et permettent d’une part de montrer la difficulté d’interpréter des sources historiques, mais aussi de dessiner de façon très nette la limite entre le récit historique et la partie imaginée par l’autrice du podcast. Pour ce qui est du format, on entend le personnage d’Anne Bonny, en fin de vie, qui relate ses aventures à une femme plus jeune. Ce récit est entrecoupé de passages “joués” où on est plongés en plein dans l’aventure. Cela permet des passages en style direct qui nous font vraiment entrer dans l’action, et des passages plus “réflexifs” ou Anne Bonny donne son opinion, explique ses ressentis. Je l’ai écouté d’une traite, je n’ai pas pu m’arrêter c’était vraiment magique.

Zone 51 est dans un style complètement différent, c’est une histoire de science fiction humoristique. Dans le futur, des martiens ont envahi la région PACA, leur vaisseau s’est écrasé sur Notre Dame de la garde à Marseille, une série “galactico-provençale” comme dit le sous-titre. L’humour vient du fait que les codes de la science fiction et de la culture provençale sont mélangés et donnent un côté complètement absurde à l’histoire. Le narrateur est Thomas VDB, un narrateur un peu frustré de ne pas avoir de “vrai rôle” dans la série, il est pour beaucoup dans le côté humoristique. Là aussi, le format alterne les passages racontés (par le narrateur donc, avec son personnage très présent qui colore énormément le récit) et des passages “joués”. Je vous recommande vraiment cette série si vous n’avez pas peur de l’absurde et de l’humour un peu décalé de Thomas VDB.

Bisou, à demain est encore complètement différent. Le pitch : “Protégé derrière un numéro masqué, un inconnu harcèle chaque jour une jeune femme par téléphone.” Dans chaque épisode, on entend seulement le téléphone qui sonne, la jeune femme qui répond et son interlocuteur au bout du fil. Pas d’autre forme de narration ici, juste des dialogues. C’est une histoire assez angoissante au début, avec beaucoup de suspense, c’est vraiment très très bien écrit et assez fou. Ce dialogue permet à la fois aux personnages de raconter des choses qui se sont passées donc une forme de narration assez simple, et elle permet aussi d’avoir un échange et un dialogue pour plus de peps.

Le style latino-américain

Ces derniers temps, j’ai réalisé que j’étais complètement en train de perdre mon espagnol. Il y a maintenant 20 ans, j’ai vécu un an au Mexique. Je parlais couramment espagnol, avec un super accent mexicain dont j’étais très fière. Mais voilà, c’était il y a 20 ans, et en parlant avec un ami d’ami colombien récemment, j’ai vu que j’avais de plus en plus de mal. Alors j’ai cherché des podcasts en espagnol pour m’y remettre un peu.

J’ai tapé “mejores podcasts en español” dans un moteur de recherche, et il y a une fiction audio qui revenait presque partout : “Caso 63”, un podcast chilien, une histoire de voyageur dans le temps. Je l’ai bingé comme une malade puis j’ai commencé une autre fiction mexicaine : “Potato”.

Et ce que je remarque, c’est que dans ces deux podcasts, il n’y a jamais de narrateur. C’est vraiment réalisé comme une série, on est dans l’action en permanence, il n’y a que des dialogues ou bien des personnages qui parlent tous seuls mais pas pour faire de la narration, ce sont des personnages qui se parlent à eux même, pas à un·e auditeurice.

Dans “Caso 63” il y a une forme de narration qui aide un peu à faire avancer le récit : La protagoniste qui est une psychiatre enregistre les conversations avec ses patients, et enregistre aussi ses pensées à elle. Ça permet d’avoir un peu de narration qui n’est pas dans l’action. Mais dans “potato” ce ne sont que des scènes de dialogue ou d’action.

Ça fonctionne parce que je continue d’écouter, c’est bien écrit, l’histoire avance, les personnages sont vraiment intéressants mais je trouve qu’il y a quand même plusieurs inconvénients. Il y a certaines choses qu’il faut faire comprendre à l’auditeur, et cela oblige à mettre une bande son très “réaliste” mais qui laisse peu de place à l’évocation plus subtile. Je pense par exemple à un passage où deux personnages s’embrassent, on aurait peut-être aimé entendre un·e narrateurice nous raconter ça, et à la place on a des gros bruits de bouche pas hyper élégant, alors que c’est un moment plein de tendresse.

En tous cas, c’est la première fois que j’entendais des podcasts réalisés de façons aussi “réaliste” et c’est assez surprenant !

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