Quand j’étais petite, l’apprentissage du vélo n’a pas été une grande partie de plaisir. L’été où mes parents ont décidé de m’y mettre, ils ont négocié dur comme fer parce que je ne voulais pas y aller. En revanche, j’avais un super cahier de vacances que j’adorais, alors le deal c’était : t’auras le droit de faire du cahier de vacances quand t’auras fait un peu de vélo. Je me souviens bien que je n’avais pas envie d’y aller, et que j’avais peur. Mais à force de persévérance de mes parents, j’ai fini par apprendre à faire du vélo.
Ensuite, j’étais comme beaucoup de gamin·es, avec mes sœurs, mes cousin·es, les copain·es qui venaient à la maison on prenait nos vélos pour aller jouer dans les environs, on habitait à la campagne sur une petite route très peu fréquentée, ça nous permettait d’être assez libre mais on roulait sur 300m pas bien plus.
Par contre, mon père nous faisait faire pas mal de balades vélo. Je me souviens surtout des vacances en Ardèche, et des montées interminables, des moments vraiment pas très marrants. Par exemple, on allait au marché dans la petite ville voisine, c’était seulement 15km mais avec 160m de dénivelé pour démarrer. À 10 ans, c’était franchement long. Ma mère allait en voiture avec mes deux petites sœurs, et mon père nous emmenait en vélo mon autre sœur et moi. Je n’en garde pas un bon souvenir. Je garde aussi ce souvenir d’une balade horrible sur une ancienne voie de chemin de fer avec d’énormes cailloux tout le long. Je me souviens de ma sœur qui pleurait, et je voyais mon père désolé qui avait fini par demander à ma mère de venir nous chercher et qui n’arrêtait pas de nous répéter « désolé les filles, je ne pensais pas que ça serait si dur, vous avez été super courageuses. »
Bref. Dans mon enfance, il y a peu de bons souvenir liés au vélo.
Quand j’étudiais à La Rochelle, les transports en commun s’arrêtaient à 20h le soir, et mon appart n’était pas tout à fait dans le centre. Alors mes parents m’avaient ramené un vélo. Mais au bout de 2 trajets, j’ai eu la flemme, et chaque soir je préférais rentrer chez moi à pied et marcher une demi-heure, plutôt que de faire 10 minutes de vélo. À ce moment là je me suis dit « le vélo, c’est vraiment pas pour moi, j’arrête ».
Depuis, je n’en avais jamais refait, ou presque. Il y a quelques temps, je suis rentrée de soirée avec des copains qui rentraient tous en Vélo’v, c’était le seul moyen de rentrer avec eux et j’ai passé tout le trajet à râler derrière.
Mais ces derniers temps, je me suis mise à re-réfléchir au vélo. Mon mec s’en est acheté un, et il va au travail en vélo presque tous les jours depuis un an. Pourtant, c’est vraiment une des personnes les moins sportives que je connaisse. Je me suis dit que si lui était cap de faire 1/2h de vélo 2 fois par jour, il n’y a pas de raison que je n’en sois pas capable. Et puis on essaye vraiment de limiter la voiture. Cette année on a réussi à ne prendre la voiture que 2 fois pour faire 150km à chaque fois. Dans un des deux cas, on aurait pu faire un combo train + vélo très facilement.
Donc ça m’a trotté dans la tête un bon moment, et j’ai fini par me dire : il faut que je m’y mette.
J’ai commencé par prendre un vélo’v un soir en rentrant avec mon mec. Puis j’ai emprunté le vélo d’une copine. J’ai vu que ce n’était vraiment pas si horrible que ça. Assez vite, je me suis acheté un vélo. J’ai testé quelques petits trajets, notamment pour aller bosser mais pas que, et dimanche on a fait un super grand tour, on a roulé 40 km. Je n’aurais jamais imaginé pouvoir faire ça. C’était un peu dur à la fin, mais largement faisable. Et je sais que ce n’est qu’une question d’entrainement.
En ce mois de juin où j’ai pas mal de jours de congé en semaine, je vais essayé de prendre mon vélo pour aller me baigner à Miribel, j’ai souvent envie d’y aller mais en transports en commun c’est l’horreur et il est hors de question que j’y aille en voiture.
Donc voilà. Je me suis mise au vélo. Et c’est même pas si horrible que ça.