Ce qui me frappe avec tout mon processus de végétalisation de l’alimentation, c’est que dès que j’en parle, ce n’est jamais assez bien. Les gens pas concernés, c’est à dire les personnes qui ne sont pas végétariennes, ne réagissent jamais sur le mieux, mais toujours sur le manque. Ces personnes-là décident de ne pas le faire, et quand toi tu expliques ce que tu fais, elles te font remarquer que tu n’en fais pas assez. C’est incroyable.
Quand j’ai commencé à être juste végétarienne, j’ai parlé avec un nombre assez important de personnes (qui ne l’étaient pas du tout) qui me demandaient pourquoi je devenais VG, et quand je disais que c’était principalement pour les émissions de CO2 des élevages, elles me rétorquaient immédiatement que « ça ne sert à rien, dans ce cas il faudrait arrêter tous les produits laitiers ».
Ou bien, elles me parlaient des problématiques liées à la culture du soja (alors que le tofu est pratiquement toujours fait avec du soja cultivé en France, celui qui pose problème, qui cause la déforestation au Brésil sert à 99% à nourrir les animaux !).
De la même manière, quand je raconte que je végétalise de plus en plus de choses par exemple dans les plats cuisinés, je ne mets plus de beurre ni de crème, mais de la margarine et de la crème de soja, on me répond : « Oui mais tu continues de manger du fromage ! »
Encore une fois, les personnes qui sont déjà vegan ne font jamais ce genre de commentaires.
Alors je sais que les personnes qui ne sont pas végétariennes ont toujours l’impression qu’on leur fait la morale, et se défendent. Sauf que moi je ne parle jamais de ma démarche VG si on ne me pose pas de question. Qu’on me pose des questions sur ma démarche et qu’on la dénigre parce qu’on se sent attaqué, ça me fatigue. Si vous avez un problème avec votre conscience, ne posez pas de questions. Et si vous avez un problème avec votre conscience, ne venez pas attaquer celles et ceux qui font quelque chose.
En devenant VG, j’ai tellement tout le temps l’impression de faire chier que je fait toujours HYPER attention. Je fais toujours le MAX pour ne pas culpabiliser les gens, ne pas faire la morale, et en échange on vient me dire que je n’en fais pas assez.
Je suis fatiguée.